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Publié le 01 novembre 2022 / Paix

Paix et sécurité en Afrique : Retour sur la 8e édition du Forum de Dakar

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La 8e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique s’est tenue les 24 et 25 octobre à Diamniadio au Sénégal, avec pour thème « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté ». Cet événement a permis de saisir les enjeux qui menacent la paix et la sécurité sur le continent africain.

Légende : S.E. Macky Sall, Président de la République du Sénégal et de l’Union africaine, lors du Forum de Dakar, © Forum de Dakar.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le Président de la République sénégalaise, S.E. Macky Sall, également Président en exercice de l’Union africaine et hôte du forum, a invité la communauté internationale à « regarder la réalité en face ». Expansion du terrorisme, conflits intra et inter étatiques, recrudescence des coups d’états, ingérence politico-militaire étrangère : les chocs exogènes sont multiples mais n’éludent « pas pour autant les manquements dont les solutions relèvent de notre responsabilité, afin de favoriser les conditions minimales de paix et de stabilité propices au développement. »

 

Le président sénégalais déplore les limites montrées par les opérations classiques de maintien de la paix des Nations Unies face au terrorisme, dont le continent est devenu aujourd’hui un des épicentres, et appelle à un multilatéralisme efficace de l’Organisation des Nations unies, adapté aux problématiques majeures. Pour cela, il « urge de rendre opérationnelle la Force africaine en attente (la FAA) et de financer de façon plus adéquate le Fonds de la paix de l’Union Africaine ».

 

Dans un second temps, le président sénégalais a souligné la nécessité de trouver les ressources nécessaires pour renforcer les économies faibles et les pourvoir de mécanismes financiers d’amortissement de chocs, en demandant la réallocation des Droits de Tirage Spéciaux (DTS : prêts sous forme de liquidités que des pays détenteurs de ces droits allouent volontairement aux pays qui en ont besoin) et la mise en œuvre de l’Initiative du G20 de suspension du service de la dette (ISSD).

 

Par ailleurs cette année, la lusophonie a été placée au cœur des échanges. Les présidents de l’Angola, du Cap Vert et le vice-Premier ministre de Guinée Bissau ont prôné la coopération intra-africaine et le bannissement des changements anticonstitutionnels.

 

M. Kabiné Komara, ancien Premier ministre guinéen et membre du Conseil consultatif de la Fondation Brazzaville, a modéré un atelier thématique sur « la place du secteur privé dans la construction de la nouvelle souveraineté en Afrique ». Les échanges ont montré aux pays africains la nécessité d’assurer leur sécurité et l’autonomie des productions, soutenu par un secteur privé et des gouvernements renforcés. En conclusion, le modérateur a lancé un appel pour la protection des richesses de biodiversité du continent.

Légende : M. Kabiné Komara, ancien Premier ministre guinéen et membre du Conseil consultatif de la Fondation Brazzaville, a modéré un atelier thématique sur « la place du secteur privé dans la construction de la nouvelle souveraineté en Afrique », © Lordibra.net.

Lors de la cérémonie de clôture du forum, l’ancien président du Niger, S.E. Mahamadou Issoufou, a quant à lui insisté sur l’importance de la construction des États dans le processus de pacification du continent : « Le défi fondamental, essentiel, c’est le défi institutionnel ».