Publié le 15 juin 2022 / Environnement
La Fondation Brazzaville auditionnée par le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies
Le 15 juin, à Genève (Suisse) – M. Abdulla Shahid, Président de la 76e Assemblée générale des Nations Unies et Ministre des Affaires étrangères de la République des Maldives, recevait les représentants de la société civile internationale au Palais des Nations. Richard Amalvy, Directeur général de la Fondation Brazzaville et trésorier de la Conférence des ONG en statut consultatif avec les Nations Unies (CoNGO), comptait parmi les intervenants invités à s’exprimer.
Légende : Photo prise lors de la 76e Assemblée générale des Nations Unies en présence de M. Abdulla Shahid, Président de la 76e Assemblée générale des Nations Unies, et Richard Amalvy, Directeur général de la Fondation Brazzaville.
Retrouvez le discours ci-dessous :
« Monsieur le Président,
C’est un grand honneur d’être parmi les représentants de la société civile internationale appelés à vous rencontrer. Nos interventions répondent à la déclaration d’intention qui a marqué le début de votre présidence l’an passé, et le sujet qui m’incombe est « reconstruire la durabilité », titre de votre deuxième « rayon d’espoir ».
L’ONG que je représente, la Fondation Brazzaville, accompagne des initiatives africaines dans les domaines de la paix, de l’environnement et de la santé. La perspective de mon intervention sera donc africaine et environnementale, et je voudrais mettre en lumière les injonctions paradoxales auxquelles le continent africain est soumis, dans le concert multilatéral de la mondialisation. La question de la durabilité en matière de développement est corrélée à celle des ressources, de la paix et de la stabilité.
L’Afrique se bat pour se réapproprier ses ressources et pour renforcer les chaînes de valeur qui doivent lui permettre de transformer sur place les matières premières qu’elle extrait, afin de créer sa propre croissance, dans une perspective de développement endogène qui favorise l’éradication de la pauvreté et le bien-être des populations autochtones.
Les pays africains sont touchés, comme ailleurs, par le changement climatique et doivent assurer, par exemple, la préservation d’une des plus grandes forêts tropicales, le bassin du Congo, qui est en passe de devenir le premier poumon de la planète car, contrairement aux forêts d’Amazonie et d’Indonésie qui affichent des taux d’échange de carbone négatifs du fait des conséquences de la déforestation, le bassin du Congo est en échange positif.
Une des injonctions, dans la discussion sur la transition climatique, consiste à demander à l’Afrique de mettre le bassin du Congo sous cloche pour permettre à la planète de respirer et aux pays industrialisés de poursuivre leur croissance, ce qui revient à limiter les capacités de développement des pays africains.
Cette injonction a été illustrée, la semaine dernière par le président de l’Union Africaine, Macky Sall, qui déclarait devant l’OCDE à Paris : « Nous sommes 1,4 milliard d’habitants sur le continent africain et plus de 600 millions n’ont pas encore accès à l’électricité. Donc quand on dit qu’on ne va plus financer l’énergie fossile, y compris le gaz, qui est beaucoup moins polluant que le charbon ou le fuel, il faut savoir qu’on porte atteinte gravement à l’objectif d’accès universel à l’électricité ».
L’Afrique est le continent qui détruit le moins le climat, mais qui subit les plus grandes conséquences de son changement. Il faut donc veiller à ce que les impératifs environnementaux tiennent compte des particularismes du continent pour ne pas empêcher son développement en suivant notamment les préceptes innovants de l’économie verte et bleu.
Cette problématique devra être adressée lors de la prochaine COP27 à Sharm El Sheikh afin de résoudre les enjeux économiques et sociaux liés aux changements climatiques sur le continent africain, notamment par l’accélération des financements de projets d’adaptation régionaux.
Dans le concert multilatéral de la mondialisation, et sur la question cent fois rebattue du développement durable, l’Afrique doit définitivement être entendue. »
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